Langue japonaise

De Quartier Japon Wiki.

(Différences entre les versions)
(L’importance des kanjis ! – se tromper d’un kanji et le sens devient tout autre...)
(Témoignage d'une professeur de langues)
 
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Faîtes-nous part de vos conseils pour devenir un pro du japonais et nous donner envie de progresser !
Faîtes-nous part de vos conseils pour devenir un pro du japonais et nous donner envie de progresser !
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==Parler japonais : le lâcher prise progressif ?==
 
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*Stéphane
 
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Jeudi 18 septembre 2014, la conversation allait bon train, tout en cheminant pour rentrer de l'école jusque vers la butte Montmartre où Kuljit et moi nous habitons à quelques rues l'un de l'autre.
 
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Quelle surprise de nous être retrouvés après plus 7 années !
 
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Nous nous étions rencontrés dans l'école de japonais pour laquelle je travaillais 7-8 ans auparavant.
 
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Quelle agréable surprise de l'avoir revu après toutes ces années, quand il avait souhaité prendre des cours particuliers avec Quartier Japon.
 
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Deci delà cheminant, notre conversation elle aussi s'était dirigée vers le sujet qui nous passionne tout autant l'un que l'autre : la culture japonaise et ses bienfaits.
 
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Ainsi, j'en étais arrivé à parler un peu de mon expérience, à la fois de mon rapport à la culture japonaise mais aussi de ces nombreux Français rencontrés dans mes différentes activités professionnelles et de leur propre rapport à la culture japonaise.
 
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"C'est vrai, ce que vous dites ! C'est effectivement ce que je ressens aussi. Vous  devriez l'écrire : on ne lit rien là-dessus !
 
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Ca pourrait aider les personnes qui commencent à s'intéresser à la culture japonaise", me dit Kuljit avec enthousiasme.
 
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_ Vous croyez ?
 
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_ Si, je pense que ça pourrait les éclairer et les aider à comprendre ce qui les anime quand ils s'intéressent au Japon."
 
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Je me lance donc aujourd'hui, après quelques semaines de maturation...
 
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Au départ, il y a près de 25 ans (c'est loin !), je retrouve un ami d'enfance sur le quai de la gare de notre ville de province, en attendant de repartir pour Paris, ma toute récente ville d'adoption.
 
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A ses côtés, une jeune femme toute de noir vêtue, avec de longs cheveux noirs : la première personne japonaise rencontrée dans ma vie ! Elle ne parlait quasiment pas français.
 
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Depuis nos retrouvailles, chaque fois que j'allais souvent chez eux, je ressentais toujours cette même façon inconnue d'être avec les autres, au contact de Kaoru.
 
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Et d'une façon accentuée quand d'autres amis japonais étaient présents, puis, peu auprès, quand est arrivé leur nouveau-né :  chaque fois, je ressentais une forte sensation de présence et de différence à travers la relation !
 
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Pourquoi cette sensation inconnue, que je ne pouvais ni nommer ni comprendre ?
 
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Je la ressentais, aussi fortement que si je l'avais en face ! Mais je ne comprenais pas ce qui m'arrivait...
 
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[[Fichier:Nihongo.png|thumb|250px|left|]]Je commençais donc à lire des romans (en français), à regarder des films japonais, j'allais également voir des expositions japonaises.
 
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Et chaque fois, de nouveau, la surprise, l'inconnu, le choc de la différence !
 
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Le héros du livre meurt et disparaît au premier chapitre, mais cela n'empêche pas pour autant l'histoire de se poursuive...
 
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Et dès lors, incapable que j'étais de me faire même une idée de la suite, encore moins du final.
 
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Que dire, du retour d'une exposition de céramiques d'une grande famille traditionnelle de céramistes japonais. Obligé de rentrer à pied et traverser la moitié de Paris pour me remettre de cette forte émotion !
 
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En moi, une énergie monumentale s'était trouvée mobilisée et je ne savais ni ne pouvais en faire quoi que ce fut. Surtout, ne pas me retrouver dans la médiocrité émotionnelle du métro...
 
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Ah, c'était bien la première fois !
 
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Puis, ce furent mes premières rencontres avec des Japonais, des collègues, des clients...
 
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Des chocs émotionnels quasi chaque jour : des clients d'hôtels *** ou même **** qui se plient en courbettes parce que je leur livre jusqu'au pas de leur chambre leur photo d'eux, prise devant la Tour Eiffel.
 
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Un chef de groupe qui me fait applaudir par un bus entier de sexagénaires, parce que j'ai fait le nécessaire pour arriver à l'heure à notre rendez-vous, pour leur permettre de repartir à l'aéroport avec leur photo.
 
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Ma collègue japonaise, dont le comportement change radicalement dès lors qu'un autre Japonais est présent, comme si soudain, on ne se connaissait plus.
 
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Et tant d'autres... Qui me font chaque fois sentir fortement cette différence.
 
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Et pourquoi ? Pourquoi c'est différent ?
 
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Rien, je ne comprends pas, je n'ai que des interrogations...
 
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Alors je poursuis ma recherche : je pars en quête de sens pour essayer de coller à ce que je ressens si fortement.
 
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Je me lance même dans l'apprentissage de la langue, trop frustré ne n'avoir pu partager mon enthousiasme et ma gratitude à ces exposants d'une superbe exposition de laques !
 
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De fil en aiguille, de rencontres en expériences, d'apprentissages et de tentatives de parler la langue, je me trouve me centrer de plus en plus vers tout ce qui a trait à cette culture si différente.
 
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Je cherche quasi avec frénésie le moindre évènement, film en lien avec le Japon. Je n'emprunte que des romans, des VHS japonais...
 
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Je me "tatamise" tout doucement mais sûrement : je cherche avant tout à sauvegarder, à enrichir et conforter ce lien vers cet ailleurs culturel et émotionnel.
 
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Mais, si je lis, j'apprends, je vois des photos du Japon, je rencontre des Japonais, je ne comprends toujours pas plus pourquoi cette différence se marque d'avec ce que je connaissais jusqu'à présent.
 
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En fait, c'est comme ça, c'est naturel, c'est une étape obligée, je crois à présent, avec le recul.
 
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Ca fait partie de la constitution d'une nouvelle relation ; en quelque sorte une préparation en vue d'une future assimilation.
 
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Une déconstruction, peut-être, des schémas mentaux et culturels, pour un assouplissement intellectuel / émotionnel avant d'accepter de se laisser aller vers cet "autreté" culturelle et humaine ?
 
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Parfois, cependant, certains d'entre nous demeurent à cette étape et se raidissent intellectuellement, incapables qu'ils sont de se laisser glisser vers l'étape suivante ??
 
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Chacun d'entre nous peut aussi retomber à chaque instant dans cette ornière.
 
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Je suis sûr que vous en connaissez autour de vous, de ces autres qui, mieux qu'un Japonais lui-même, connaissent tout du Japon, de sa culture, de son histoire, de ses moeurs, de sa pensée, de...
 
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Ils savent mieux qu'un Japonais lui-même ce qu'est un Japonais et comment il fonctionne !
 
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Ils peuvent également parler très bien japonais, avec pleins de mots, d'expressions, ..., mais il demeure pour autant que quelque chose cloche chez eux, dans leur accent, dans leur façon d'être, dans ce qui en émane.
 
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A leur contact, il y a quelque chose qui fait l'effet d'une porte, d'une falaise face à vous : on se heurte à un mur de savoirs...
 
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Avec persévérance et grâce à mes diverses rencontres avec des personnes japonaises, notamment, mon esprit et mon affectivité se sont ensuite heureusement peu à peu laissés gagner par ce que cette culture japonaise me faisait comme effet.
 
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Cela a eu et a toujours un incidence sur ma capacité d'apprentissage du japonais et de le parler.
 
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Par la suite, j'ai en effet ressenti à de nombreuses reprises des temps où mon japonais stagnait, voire régressait ensuite...
 
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Combien de fois j'en ai eu marre de m'entendre parler laborieusement japonais !!
 
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Jusqu'au moment où un déclic se produisait et je me sentais progresser. En fait, ce sont plutôt mes interlocuteurs japonais qui me le font remarquer.
 
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Car ce n'est que dernièrement que j'ai l'impression de ne plus avoir si peur de ne pas pouvoir parler sans commettre d'erreur.
 
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J'avais en effet, chaque fois  que je parlais japonais, l'impression de me trouver face au vide, face à la page blanche, face à ..., et tout pendant que je parlais, j'avais l'impression d'être le funambule sur son fil !
 
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Surtout que je savais, par expérience, que je ne pouvais trouver aucun appui du côté de ma volonté ni même de mes capacités cognitives.
 
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Car ce n'est pas à ce niveau que cela se passe, me semble-t-il.
 
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Ce n'est pas moi qui décide, volontairement, de passer à l'étape supérieure et accéder à un meilleur niveau oral en japonais.
 
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C'est, à l'inverse, quelque chose dans mon conditionnement cognitif qui lâche prise, pour se laisser dès lors imprégner par ce qui émane de la langue et, plus largement, de la "chose japonaise".
 
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Au fur et à mesure, avec les années, cela devient palpable que cela se passe à un autre niveau que celui du cognitif. C'est dans la mécanique interne que cela se fait !
 
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Et moi, avec ma capacité de raisonnement, j'assiste à ce changement progressif.
 
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Tout récemment, cela donne que même si je ne comprends pas forcément les mots de certains de mes interlocuteurs japonais, je sais / sens de quoi ils parlent.
 
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Ce n'est en fait pas tant le mot qui est si important mais ce dont il est l'un des supports.
 
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Après tout, c'est peut-être ça, la "différence japonaise" ?
 
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''Article publié le 28/10/2014''
 
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==Les multiples mots pour dire "bonbon"==
 
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*Stéphane
 
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Lundi soir, en apportant des bonbons japonais aux élèves du cours collectif, cela a été l’occasion d’en apprendre encore un peu plus sur la culture japonaise.
 
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Qui l’eut cru, à travers le simple fait d’apporter des bonbons !
 
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[[Fichier:AME.jpg|thumb|150px|left|飴 - あめ]]
 
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En effet, pour moi « bonbon » en japonais c’est « 飴 - あめ - Amé », du moins c’est ce qu’un Japonais m’a appris il y a déjà un moment.
 
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Tout naturellement, j’annonce donc aux élèves et au professeur que j’apporte des bonbons « 飴 ».
 
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Mais la professeur me dit rapidement : « Ce n’est pas « 飴 ». C’est « ラムネ– Ramuné ».
 
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_ Eh ?, c’est quoi « ラムネ » ?
 
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_ C’est ça, me dit-elle en montrant le sac de bonbons. C’est « ラムネ ».
 
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[[Fichier:Ramune.jpg|thumb|150px|left|ラムネ]]_ ?? Ce n’est pas « 飴 » ?
 
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_ Non, c’est « ラムネ ».
 
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_ Bah, c’est quoi « 飴 » ? C’est bien « bonbon » ?
 
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_ « 飴 », c’est une sorte de bonbons. Ceux-là, c’est « ラムネ ». « ラムネ » ce sont des bonbons durs. Ce sont aussi des bonbons durs en forme de billes souvent présentés dans des bouteilles. « 飴 », c’est plutôt des bonbons transparents.
 
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_ Les Haribo, c’est quoi ?, demande l’un des élèves.
 
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_ C’est « グミ- gumi ».
 
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_ « グミ» ?
 
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[[Fichier:GUMI.jpg|thumb|150px|left|グミ- gumi]]_ « グミ», c’est tout ce qui est mou…
 
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_ Les chewing-gum aussi ?
 
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_ Les chewing gum, c’est « ガム ».
 
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_ Ehhh ! Il y a encore d’autres mots ???
 
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_ Il y a aussi « お菓子 – おかし – okashi ». « お菓子 », ce sont les bonbons genre petits gâteaux, qui craquent quand on les croque. Un peu comme les popcorns…
 
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Vraiment, c’est vraiment compliqué le japonais ^_^ !!
 
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Mais c’est la même chose pour un Japonais, vis-à-vis du français, concernant les gâteaux !
 
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En effet, nous autres Français nous appelons les « お菓子 » japonais non pas des « bonbons » mais des « gâteaux ».
 
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_ C’est « gâteau » ?, s’étonna notre professeur japonaise.
 
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_ Oui, pour nous. Ca contient de la farine. Ce qui est à base de farine, c’est « gâteau ».
 
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_ Les meringues, c’est « bonbon » ?, remarqua-t-elle alors, logiquement.
 
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_ Non, c’est aussi gâteau. C’est pourtant vrai qu’il n’y a pas de farine…
 
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_ C’est à base d’œuf et de sucre. C’est pour cela que c’est gâteau, précisa un autre élève.
 
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Ainsi, avons-nous également tout autant de nuances en français que n’ont pas les Japonais, mais pour les gâteaux !
 
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''Article publié le 19/11/2014''
 
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==Témoignage d'une professeur de langues==
 
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*Tatiana est Russe et professeure de langues et interprète. Elle a début son apprentissage du japonais, en cours collectifs, avec Quartier depuis septembre 2017.
 
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Curieux de connaître l'avis d'une enseignante en langues étrangères, sur son expérience de l'apprentissage du japonais, je lui ai demandé de nous faire part de son avis.   
 
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Tatiana a gentiment accepté de nous faire part de son témoignage :
 
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[[Fichier:HIRAGANA_couleurs.jpg|thumb|350px|left|syllabaire hiragana]]"Bonjour Stéphane,
 
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Comme promis, voici mon témoignage sur l'apprentissage du japonais :
 
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J’ai commencé à apprendre le japonais après mon premier voyage au Japon.
 
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Je suis tombée amoureuse du pays et de sa culture, ce qui m’a également motivée à m’intéresser à la langue.
 
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En plus, étant moi-même professeure de langues, j’ai trouvé qu’il serait utile d’apprendre une langue étrangère pour me mettre à la place de mes élèves.
 
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Il fallait d’abord choisir le format.
 
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Comme je travaille surtout à la maison, j’ai choisi les cours en groupe, ça me fait sortir de chez moi.
 
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En plus, en travaillant en groupe, on est rassuré de voir que l’on n’est pas la seule à faire des erreurs, que tout le monde fait des fautes et il ne faut pas en avoir peur.
 
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Pour moi, l’étape la plus difficile était le tout début, c’est-à-dire l’apprentissage des deux syllabaires : hiragana et katakana.
 
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Ils me paraissaient tellement différents des langues que je parle déjà, que parfois je bloquais devant la quantité des nouvelles lettres à apprendre.
 
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Mais j’ai de la chance : j’apprends le japonais avec mon compagnon, alors on se motive : quand je le vois faire ses devoirs, je m’active et me mets aussi au travail.
 
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Je suis surprise de voir des gens qui refusent par principe d’apprendre les kanjis (les idéogrammes).
 
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Premièrement, ils font le charme de la langue japonaise.
 
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Deuxièmement, ils se composent essentiellement de quelques centaines de racines qui s’apprennent à force de répétition.
 
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Troisièmement, la technologie simplifie les choses : quand vous tapez un texto en hiragana, ça se remplace automatiquement par des kanjis.
 
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La grammaire japonaise me paraît assez simple : pas de genre ni de pluriel, pas d’accord de participes passés ou de pronoms relatifs complexes.
 
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Pas de déclinaisons comme en russe ou d’articles comme en anglais ou en français.
 
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Finalement, le plus difficile est de garder la motivation et le rythme.
 
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L’apprentissage d’une langue est comme le sport, il faut le pratiquer régulièrement.
 
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Il faut aussi se motiver par des rencontres, des voyages, des films et des expos.
 
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Je ne trouve pas que le japonais soit plus difficile que les autres langues, il faut juste en tomber amoureux et l’accepter comme il est.
 
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Cordialement,
 
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Tatiana Klimova
 
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Site : https://russianpodcast.eu
 
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''Article publié le 09/03/2018''
 

Version actuelle en date du 3 février 2022 à 17:08

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