Expériences de voyages au Japon

De Quartier Japon Wiki.

Pour nous faire rêver, partager vos découvertes et vos expériences, vos paysages japonais…


Tomo no Ura & Onomichi

  • ゆき子 - Yukiko

Habite à Tôkyô - N'est jamais venue en France

Bonjour,

Cet été, je suis allée à Tomo no Ura (http://en.wikipedia.org/wiki/Tomonoura) et à Onomichi (http://fr.wikipedia.org/wiki/Onomichi). Le soir, j’ai vu une pièce de Nô.


No
Onomichi

Onomichi et Tomo no Ura n’ont pas été abîmées par la seconde guerre mondiale, aussi, il y subsiste encore de nombreux édifices du passé.

Comme il y a de nombreuses pentes, il semble que le nombre d’habitants diminue. Malgré cela, ce sont de bonnes villes très tranquilles.

Une bonne ville tranquille, pour moi, ce n’est pas un endroit animé comme Shinjuku ou Shibuya avec plein de gens, mais plutôt un quartier qui garde la tradition d’autrefois, dans lequel les gens sont gentils et humains.

A Tomo no Ura, il y a un quartier de maisons closes. Ce quartier est célèbre pour avoir abrité Sakamoto Ryôma, qui s’était caché dans l’une des maisons. (Sakamoto Ryôma : Samouraï et homme politique japonais figure du mouvement moderniste de la fin du 19e siècle : http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Sakamoto_Ryoma/11024479)

Je vous envoie des photos ! Yukiko


こんにちは。

夏の間、私は、仕事と遊びで、鞆の浦と尾道へ行ってきましたよ。 夜は、薪能を観ました。 尾道も、鞆の浦も戦争の影響を受けなかったので、たくさん昔の建物が残っています。 坂がたくさんあって、今は住んでいる人も少なくなってきてしまっているようですが、とても穏やかないい街です。 穏やかないい街というのは、現代の都会、渋谷や新宿のように人がたくさんいて忙しないところでなく、街も昔のまま、人々も和やかで、人情味溢れているという思いを込めています。 鞆の浦は、遊郭があり、そこに坂本龍馬が隠れていた場所で有名です。 では写真送りますね!

ゆき子


Article paru le 12/11/2011


Un vernissage déconcertant

  • Stéphane (42 ans)

En mars 2010, pour la première fois, je m’étais rendu au Japon. Après tant d’années à m’intéresser à sa culture et à sa langue, enfin, j’avais sauté le pas et m’étais décidé à partir me rendre compte sur place de la réalité nippone. A Tôkyô, j’y avais retrouvé de nombreux amis japonais connus en France de deux à cinq ou même six années auparavant. Parmi eux, Hideo san, un peintre et sculpteur de Tôkyô, venu spécialement m’accueillir à l’aéroport de Narita. Outre qu’il m’avait ensuite accompagné jusqu’ à mon hôtel, il s’était tout au long de mon séjour gentiment proposé à me présenter des amis artistes à lui et à me montrer de nombreuses galeries à Yokohama et à Ginza, dans lesquelles il expose régulièrement. A chaque fois, quel accueil je recevais ! D’autant plus dès que mes interlocuteurs apprenaient que je suis Français et venais de Paris, qui plus est quand ils réalisaient que je parlais suffisamment japonais pour tenir une conversation ! Ainsi, un matin, nous étions partis par le train, assez loin dans la banlieue de Tôkyô, pour assister à un vernissage dans une maison typiquement japonaise, vieille de 150 ans environ. A la gare de cette petite ville où nous étions descendus, nous étions allés par une petite route déserte, à travers les habitations japonaises, jusqu’à une vieille maison comme j’en avais vue dans nombre de films. Dans le jardin, ouvert à tous les vents, sans clôture ni haie comme chez nous en France, une trentaine de personnes se tenaient rassemblées près d’un feu de bois à même le sol, écoutant une jeune femme qui s’adressait à ce public restreint, quelque peu frigorifié. Après ce discours de bienvenu, « Kanpaï » ! Tous, d’un même mouvement et d’une même voix, nous avions porté un toast, le verre de sake à la main, à cet événement qui commençait. Puis les conversations s’étaient nouées et, rapidement, les premières personnes s’étaient approchées de moi ; le seul représentant européen de l’assemblée, pour tout d’abord s’enquérir du lointain pays dont je venais. Au seul nom de « Paris », quel succès j’avais auprès de tous ces artistes, sculpteurs, peintres, céramistes… Certaines connaissaient Paris pour y avoir exposé, d’autres rêvaient d’y aller un jour Mais personne ne faisait mine de se diriger vers la belle et vieille bâtisse près de nous ni vers la seconde un peu à l’écart, apparemment une dépendance. Le temps passait en discussion, un verre et des en-cas à la main et, à part moi, je me demandais quand nous irions voir l’exposition et les œuvres en l’honneur desquelles ce vernissage était organisé. Enfin, Hideo san et d’autres amis communs m’avaient proposé de les accompagner dans la plus petite bâtisse, visiblement aussi ancienne que le bâtiment principal. Hormis deux ou trois œuvres d’art apparemment réalisées par différents artistes, rien de plus. Mes amis japonais me montraient et m’expliquaient certaines caractéristiques de la bâtisse, le linteau, le pilier central en bois, mais rien sur les œuvres… Puis, branle-bas de combat ! La jeune femme qui avait fait tenu le discours avait invité l’assemblée à se presser vers l’ancienne dépendance puis à grimper à l’étage, par une échelle de meunier. Mais dans la petite pièce à l’étage plongée dans la pénombre, hormis un très vieux coffre, une véritable antiquité datant d’une lointaine époque, là non plus, aucune œuvre d’art ! Vraiment, je n’y comprenais rien ! Au pied d’un pan de mur à moitié en lambeaux, un jeune japonais, les cheveux cachés dans ce foulard japonais appelé Tenugui, visiblement un artisan, se préparait près d’une sorte d’auge de ciment. Mais ce n’était visiblement pas du ciment. Au centre du demi-cercle de l’assistance regroupée presque religieusement dans la petite pièce, le jeune artisan avait alors consciencieusement ravalé le pan de mur à l’aide, finalement, d’une sorte de torchis. Après une vingtaine de minutes de travail, le pan de mur tout délabré avait laissé place à une jolie surface grise, parfaitement lisse. A cet instant, quand il avait reposé ses outils dans l’auge, tout le monde avait applaudi. Puis nous étions redescendus… La jeune femme du discours m’avait ensuite fait visiter la vieille demeure japonaise, j’avais également discuté avec une huitaine d’artistes japonais assez âgés autour d’un vieux poêle à pétrole, puis nous étions rentrés, par le même chemin par lequel nous étions arrivés. Rempli d’interrogations quant à la finalité de cet événement, je n’avais néanmoins pas osé m’en ouvrir auprès d’Hideo san, par timidité et certainement aussi parce que je ne voulais pas risquer de lui montrer combien je n’avais rien compris à ce qui, pour lui comme pour chacun des personnes présentes, semblait avoir été un moment important. Une dizaine de jours plus tard, l’avion m’avait ramené en France, sans que je ne fusse toujours pas parvenu à comprendre ce à quoi j’avais participé. Quelques semaines plus tard, Hidea san et yukiko, la jeune femme du discours, m’avaient adressé un mail, tout content, pour m’annoncer que je figurais dans le journal local, sur une photo prise à l’occasion de l’événement. C’est finalement récemment que j’ai compris à quel vernissage j’avais assisté : non pas celui d’une exposition telle que nous l’entendons généralement en France, mais bien plutôt à la cérémonie de réfection du mur, en recourant aux mêmes techniques anciennes de sa construction.

http://yamada-ya.net/home.html


Article paru le 07/12/2011