Expériences de voyages au Japon

De Quartier Japon Wiki.

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[[Fichier:Entre_Sasebo_et_Hirado.JPG|thumb|120px|right|Entre Sasebo et Hirado]]Cris et rires dans le      sommeil cloisonné      d’une capsule hôtel.
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Je rêve de plan-séquences    Dans les gares du monde entier    - fourmis humaines qui vous happent    à leur suite.  
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[[Fichier:au_parc_Hamarikyûteien_à_Tokyo.JPG|thumb|120px|left|Au parc Hamarikyûteien à Tôkyô]]J’aime cette frénésie bruyante de la rue que l’on observe en oisif muet, j’aime le goût savoureux des mets qui se préparent dans les arrières cuisines, j’aime les petits restos populaires sans luxe où ne mangent que des hommes seuls, j’aime ces parapluies que l’on trimballe avec soi, qu’il pleuve ou que le soleil brille,  
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[[Fichier:au_parc_Hamarikyûteien_à_Tokyo.JPG|thumb|160px|left|Au parc Hamarikyûteien à Tôkyô]]J’aime cette frénésie bruyante de la rue que l’on observe en oisif muet, j’aime le goût savoureux des mets qui se préparent dans les arrières cuisines, j’aime les petits restos populaires sans luxe où ne mangent que des hommes seuls, j’aime ces parapluies que l’on trimballe avec soi, qu’il pleuve ou que le soleil brille,  
j’aime l’odeur du goudron chaud, j’aime le pas rapide des passants pressés sur le bitume, j’aime les écrans mal pixelisés qui envoient leur venin coloré, j’aime les couples qui s’abritent dans les parcs la nuit, j’aime ces jeunes femmes qui se tiennent par la main en marchant, j’aime les taxis rouges, les taxis verts, les taxis noirs, j’aime les vues aériennes aux issues infinies, j’aime ces nuits qui ne s’arrêtent plus, j’aime cette attente sage et posée aux passages piétons, j’aime ces regards souriants dans les métros ou les trains de banlieue, j’aime les rires gênés et les rougissements yeux baissés des écolières quand on leur adresse la parole, j’aime quand parfois ça ne sent rien,
j’aime l’odeur du goudron chaud, j’aime le pas rapide des passants pressés sur le bitume, j’aime les écrans mal pixelisés qui envoient leur venin coloré, j’aime les couples qui s’abritent dans les parcs la nuit, j’aime ces jeunes femmes qui se tiennent par la main en marchant, j’aime les taxis rouges, les taxis verts, les taxis noirs, j’aime les vues aériennes aux issues infinies, j’aime ces nuits qui ne s’arrêtent plus, j’aime cette attente sage et posée aux passages piétons, j’aime ces regards souriants dans les métros ou les trains de banlieue, j’aime les rires gênés et les rougissements yeux baissés des écolières quand on leur adresse la parole, j’aime quand parfois ça ne sent rien,

Version du 26 mars 2012 à 15:50

Pour nous faire rêver, partager vos découvertes et vos expériences, vos paysages japonais…


Sommaire

Tomo no Ura & Onomichi

  • ゆき子 - Yukiko

Habite à Tôkyô - N'est jamais venue en France

Bonjour,

Cet été, je suis allée à Tomo no Ura (http://en.wikipedia.org/wiki/Tomonoura) et à Onomichi (http://fr.wikipedia.org/wiki/Onomichi). Le soir, j’ai vu une pièce de Nô.


No
Onomichi

Onomichi et Tomo no Ura n’ont pas été abîmées par la seconde guerre mondiale, aussi, il y subsiste encore de nombreux édifices du passé.

Comme il y a de nombreuses pentes, il semble que le nombre d’habitants diminue. Malgré cela, ce sont de bonnes villes très tranquilles.

Une bonne ville tranquille, pour moi, ce n’est pas un endroit animé comme Shinjuku ou Shibuya avec plein de gens, mais plutôt un quartier qui garde la tradition d’autrefois, dans lequel les gens sont gentils et humains.

A Tomo no Ura, il y a un quartier de maisons closes. Ce quartier est célèbre pour avoir abrité Sakamoto Ryôma, qui s’était caché dans l’une des maisons. (Sakamoto Ryôma : Samouraï et homme politique japonais figure du mouvement moderniste de la fin du 19e siècle : http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Sakamoto_Ryoma/11024479)

Je vous envoie des photos ! Yukiko


こんにちは。

夏の間、私は、仕事と遊びで、鞆の浦と尾道へ行ってきましたよ。 夜は、薪能を観ました。 尾道も、鞆の浦も戦争の影響を受けなかったので、たくさん昔の建物が残っています。 坂がたくさんあって、今は住んでいる人も少なくなってきてしまっているようですが、とても穏やかないい街です。 穏やかないい街というのは、現代の都会、渋谷や新宿のように人がたくさんいて忙しないところでなく、街も昔のまま、人々も和やかで、人情味溢れているという思いを込めています。 鞆の浦は、遊郭があり、そこに坂本龍馬が隠れていた場所で有名です。 では写真送りますね!

ゆき子


Article paru le 12/11/2011


Un vernissage déconcertant

  • Stéphane (42 ans)

En mars 2010, après tant d’années à m’intéresser à sa culture et à sa langue, enfin, j’avais sauté le pas et m’étais décidé à partir me rendre compte sur place de la réalité nippone.

A Tôkyô, j’y avais retrouvé de nombreux amis japonais connus auparavant en France. Parmi eux, Hideo san, un peintre et sculpteur de Tôkyô.

Tout au long de mon séjour, il m'avait gentiment présenté à ses amis artistes et m'avait montré de nombreuses galeries, notamment à Yokohama et à Ginza. C'est ainsi qu'un matin, nous étions partis par le train, assez loin dans la banlieue de Tôkyô, pour assister à un vernissage dans une maison typiquement japonaise, vieille de 150 ans environ.

Yamada ya

Arrivés jusqu'à cette vieille maison comme j’en avais vue dans nombre de films, dans le jardin ouvert à tous les vents, une trentaine de personnes se tenaient rassemblées près d’un feu de bois, écoutant le discours de la maîtresse de cérémonie.

« Kanpaï » ! Tous, d’un même mouvement et d’une même voix, nous avions ensuite porté un toast, le verre de sake à la main, à cet événement qui commençait. Puis les conversations s’étaient nouées et, rapidement, les premières personnes s’étaient approchées de moi, le seul représentant européen de l’assemblée. Au seul nom de « Paris », quel succès j’avais auprès de tous ces artistes, sculpteurs, peintres, céramistes, ..., qui connaissaient Paris et rêvaient d'y exposer ou d'y retourner !

Le temps passait en discussions et, à part moi, je me demandais quand nous irions voir l’exposition et les œuvres en l’honneur desquelles ce vernissage était organisé. Mais personne ne faisait mine de se diriger vers la belle et vieille bâtisse près de nous ni vers la seconde un peu à l’écart, apparemment une dépendance.

Enfin, Hideo san et d’autres amis m’avaient proposé de les accompagner jusque dans la petite bâtisse, visiblement aussi ancienne que le bâtiment principal. Mes amis m'y avaient alors montré et expliqué certaines caractéristiques de la bâtisse, le linteau, le pilier central en bois, mais rien sur les quelques œuvres présentes, visiblement réalisées par différents artistes.

Puis, branle-bas de combat ! La jeune femme du discours avait invité l’assemblée à se presser vers cette ancienne dépendance puis à grimper à l’étage, par une échelle de meunier. Mais dans la petite pièce à l’étage plongée dans la pénombre, hormis un très vieux coffre, une véritable antiquité datant d’une lointaine époque, là non plus, aucune œuvre d’art ! Vraiment, je n’y comprenais rien !

Au pied d’un pan de mur à moitié en lambeaux, un jeune Japonais, les cheveux cachés dans un foulard, se préparait près d’une auge remplie de ciment. Mais ce n’était pas du ciment.

Au centre du demi-cercle de l’assistance regroupée presque religieusement dans la petite pièce, le jeune artisan avait commencé à ravaler consciencieusement le pan de mur à l’aide d’une torchis. Après une vingtaine de minutes de travail, le pan de mur tout délabré avait laissé place à une jolie surface grise, parfaitement lisse. A cet instant, quand il avait reposé ses outils dans l’auge, tout le monde avait applaudi. Puis nous étions redescendus.
Mur ancien.jpg

La jeune femme du discours m’avait ensuite fait visiter la vieille demeure japonaise, j’avais également discuté avec une huitaine d’artistes autour d’un vieux poêle à pétrole, puis nous étions rentrés, par le même chemin par lequel nous étions arrivés.

Rempli d’interrogations, je n’avais néanmoins pas osé m’en ouvrir auprès d’Hideo san, par timidité et certainement aussi parce que je ne voulais pas lui montrer combien je n’avais rien compris à ce qui, pour lui comme pour chacune des personnes présentes, avait été, semble-t-il, un moment important.

Ce n'est que tout récemment, finalement, que j’ai compris à quel vernissage j’avais assisté : non pas à celui d’une exposition telle que nous l’entendons généralement en France, mais bien plutôt à la cérémonie de réfection du mur, à l'aide des mêmes techniques anciennes utilisées à l'époque de sa construction.

http://yamada-ya.net/home.html


Article paru le 07/12/2011


Hamamatsu & Izu Nagaoka

  • 純 - Jun

Habite à Tôkyô - A vécu deux ans en France en 2003 et 2004

Jun san est originaire d'Hamamatsu (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hamamatsu), la plus grande ville de la préfecture de Shizuoka. Il nous envoie quelques photos de sa ville natale, dans laquelle il est retourné pour les fêtes du Nouvel An.

Le ciel d'Hamamatsu
Le château de Tokugawa Ieyasu

Izu Nagaoka (http://en.wikipedia.org/wiki/Izu-Nagaoka_Station) se trouve dans la préfecture de Shizuoka.

Izu Nagaoka


Hakusan

  • Benjamin Genissel

Photographe et réalisateur de courts-métrages, a effectué plusieurs séjours au Japon

Hakusan est une station de métro à Tokyo située dans le quartier où j’ai vécu quelques jours lors de mon premier séjour japonais

Pour le Wiki Japon de Quartier Japon, j’ai le plaisir de vous parler de ma relation à ce pays à travers ce texte poétique en deux parties que j’ai écrit lors de mon premier séjour là-bas. Il correspond très bien à ce qu’était mon enthousiasme durant ce voyage en 2006 car il découle de la stimulation créative que cette découverte me procurait. Tandis que je prenais de nombreuses photographies (http://www.flickr.com/photos/benjamingenissel/sets/72157604257303948/) et tournais un film (http://www.youtube.com/watch?v=EQaUxCokIK4&list=UUGkQ_37E3VZ9J4tu57hBICA&index=9&feature=plcp), je prenais des notes qui sont tout autant d’images et de sensations que m’inspiraient tout ce que je voyais autour de moi, et tout ce que je ressentais aussi en moi. Cela a donné de courtes strophes telles des haïkus non respectueux des règles traditionnelles et un poème en prose élogieux listant tout ce que j’aimais du Japon.


Entre Sasebo et Hirado
Cris et rires dans le sommeil cloisonné d’une capsule hôtel.

Je rêve de plan-séquences Dans les gares du monde entier - fourmis humaines qui vous happent à leur suite.

Shinkansen au matin, nappes de brumes sur toute chose – Le mont Fuji invisible gardera tout son mystère.

Gants et baskets blanches pour une mémé menue en robe à fleurs

Le signal de départ des trains est une chorégraphie délicate.

Un cimetière près d’une usine de la même forme de coquillage que le terrain de base-ball à sa droite.

23H20, devant le château de Kyoto, un homme au crâne rasé entreprend une série de pompes (tandis qu’un vélo au pédalier gazouillant qui passe par là ne semble pas le déconcentrer)

Les contrôleurs JR saluent les passagers d’un signe de tête à l’entrée et à la sortie de chaque voiture dans les trains.

Tatouages calligraphiques sur la jambe droite, lunettes à monture sombre sur le nez, la fille est plongée dans un roman - Elle est belle comme une indienne des grandes plaines.

Les maisons traditionnelles avec leurs tuiles comme des écailles de dragon – pour se sentir protégés dans la chaleur du ventre du monstre.

Pépites dorées qui scintillent sur le bleu et sur le vert des rêves – Tombo.

Barbecue de poissons, de nouilles sautées, des amis réunis qui invitent leurs enfants à partager leurs rituels estivaux – l’étranger goûte à la tristesse de ce bonheur qu’il ne peut pas entièrement partager.

Des vieillards s’endorment avec aisance dans les bus tandis que deux adolescentes, deux rêveuses à coup sûr, quasi sœurs jumelles avec leurs chaussettes remontées et leurs tee-shirts du club de basket, sortent par la porte de devant.

Le paysage serein et rassurant où l’on s’endort partout l’esprit tranquille – le Wa en voie dedisparition.

Jeune femme au teint sciemment enneigé qui déguste à petites lampées son bento ya-san.

Parmi le flot concentrique des travailleurs du matin, je me fond dans les habitudes locales, je m’endors moi aussi, la tête tombante.

Des messages sur le portable, des mangas, des plongeons dans le sommeil, des chansons dans les oreilles, et un type qui regarde au loin, des yeux.

Déjeuner sur le pouce dans les Yoshinoya : pas un ne parle, ce silence apaisant des solitaires.

Une nuit à la belle étoile sans étoile dans le parc Ueno est une douce nuit - autour la ville vibrante comme un rêve excitant, plein de vibrations lointaines.

Tous ces rêves qui se font, qui se défont, qui se reprennent, ces images tremblotantes comme les chahuts d’un train de banlieue du grand Tokyo, où finissent-ils ?

Shibuya le samedi soir, cette frustration qui vous étripe devant tant d’animation – et de filles - et moi seul rejeté par la marée.

Un train fantôme des montagnes russes de « La Qua » qui hurle de frayeur et au même moment passe un train JR sur le pont de Kasuga – parfait synchronisme qui n’a aucune signification.

Un pâtissier et sa femme qui rient ensemble un dimanche midi à l’intérieur de leur magasin. - et je vois ça, ce rire, juste là.

Il y a énormément de corbeaux au Japon, dans les villes, comme un sombre présage ? Ou comme un animal noir de compagnie urbaine ?

Un corbeau muet sur la crinière d’un lion impérial, tentant d’y acquérir le même charisme animal – raté.

Longue cigarette fine que l’on s’allume dans des arrières cours d’immeuble de verre, presque en se cachant des reflets.


Au parc Hamarikyûteien à Tôkyô
J’aime cette frénésie bruyante de la rue que l’on observe en oisif muet, j’aime le goût savoureux des mets qui se préparent dans les arrières cuisines, j’aime les petits restos populaires sans luxe où ne mangent que des hommes seuls, j’aime ces parapluies que l’on trimballe avec soi, qu’il pleuve ou que le soleil brille,

j’aime l’odeur du goudron chaud, j’aime le pas rapide des passants pressés sur le bitume, j’aime les écrans mal pixelisés qui envoient leur venin coloré, j’aime les couples qui s’abritent dans les parcs la nuit, j’aime ces jeunes femmes qui se tiennent par la main en marchant, j’aime les taxis rouges, les taxis verts, les taxis noirs, j’aime les vues aériennes aux issues infinies, j’aime ces nuits qui ne s’arrêtent plus, j’aime cette attente sage et posée aux passages piétons, j’aime ces regards souriants dans les métros ou les trains de banlieue, j’aime les rires gênés et les rougissements yeux baissés des écolières quand on leur adresse la parole, j’aime quand parfois ça ne sent rien,

j’aime les portes automatiques des taxis qui se referment toutes seules, j’aime ce garçon qui s’est mis à dessiner un plan du quartier sur son cahier Campus pour m’indiquer le chemin, j’aime ces groupes de supporters qui arborent la couleur orange des Giants de Tokyo, j’aime le fait que la mousse verte des arbres et des pelouses soient conservées, j’aime toutes ces montagnes que l’on voit au loin, tout le temps, j’aime ces tickets de métro à la matière dure et au dos noir luisant, j’aime le mini-short des jeunes femmes, j’aime le bruit des sabots de bois sur le carrelage de la gare lorsque quelqu’un a revêtu le vêtement traditionnel, j’aime ces garçons tout seuls devant leurs jeux vidéo d’arcade, j’aime ces groupes d’employés qui se serrent en bas des immeubles pour en griller une, j’aime ces groupes de filles qui ne cessent de rire parfois, ces regroupements je les aime autant que les isolements,

j’aime les petits cabanons au coin des rues qui font office de postes de police de quartier, j’aime observer de jeunes adultes qui s’amusent entre eux comme des adolescents puérils, j’aime toujours ces parapluies dont le bec s’accroche gracieusement à l’avant-bras,

j’aime ces hommes qui ont dormi sur la même pelouse que moi au parc Ueno, qui y dorment chaque nuit, j’aime ce policier qui m’a réveillé à 7 heure du matin sans brusquerie après ma nuit à la belle étoile, j’aime les reflets roses et oranges du crépuscule dans les tours de verres du quartier de Shimbashi, j’aime le train aérien sans pilote de la ligne Yurikamome, j’aime les chansons diffusées à la radio qui sortent doucement des petites enceintes dans les restaurants populaires, j’aime le distributeur de tickets à l’entrée, tickets qui correspondent aux plats cuisinés ici, j’aime la longue phrase de bienvenue que les employés des Combinis adressent à chaque nouvel arrivant, j’aime les sandwichs au pain de mie coupés en diagonal entourés de cellophane que l’on vend dans les relais des gares, j’aime tous ces gens qui lisent des magazines debout le soir, et seuls, dans les librairies, j’aime l’assourdissante musique, les couleurs criardes et les vitres teintées des Pachinko, j’aime ce temple et ce bal traditionnel en plein centre de Shinjuku,

j’aime ce type maussade en kimono qui m’a bousculé, moi, dans la foule se rendant à un feu d’artifice, j’aime la soupe Miso qui accompagne chaque repas, j’aime la serviette chaude ou fraîche que l’on sort de son enveloppe plastique au restaurant, j’aime ces jeunes couples marchant par deux sur les galets des berges de la rivière à Kyoto, j’aime les intonations italiennes de la langue japonaise, j’aime que cette légère ressemblance sonore soit liée au hasard, j’aime les matins où le peuple japonais se rend au travail, j’aime les midis à l’heure des pauses déjeuners, j’aime les soirs vers la banlieue dans les gares JR,

j’aime cette femme seule avec son enfant sur la plage de O-Daiba un soir, j’aime me sentir ému lorsqu’on m’offre un cadeau, un repas, un renseignement, lorsqu’on s’excuse plusieurs fois de ne pas pouvoir m’aider, ou de ne pas savoir parler l’anglais,

j’aime savoir que je peux encore être ému, que j’ai encore cette capacité, j’aime m’imaginer que je n’ai plus la peau blanche à force d’être resté si longtemps entouré par des Japonais, j’aime le fait d’aimer le Japon, j’aime le soulagement de n’avoir pas été déçu en y voyageant.

Ecrit au Japon, été 2006

Article paru le 23/03/2012