Culture japonaise

De Quartier Japon Wiki.

(Différences entre les versions)
(Histoire de la céramique japonaise)
(Les bienfaits de la calligraphie et quelques astuces)
Ligne 6 : Ligne 6 :
----
----
-
 
-
=='''Les bienfaits de la calligraphie et quelques astuces'''==
 
-
 
-
'''*Ghislaine''' (élève en cours de japonais chez Quartier Japon depuis 2012 et en cours de calligraphie depuis novembre 2013)
 
-
 
-
[[Fichier:Ensoo.jpg|thumb|250px|left|]|]] Je me suis inscrite à un premier cours de calligraphie par curiosité, pour compléter mon apprentissage du japonais en cours collectif.
 
-
Lors de cette séance de 3 heures, je n'ai réussi qu'à faire des "taches" !
 
-
Malgré cette sensation d'avoir un très long chemin à parcourir et la frustration de ne pas réussir à reproduire ce que me montrait Ayano, le professeur, je suis sortie du cours avec la sensation d'être apaisée, détendue.
 
-
 
-
 
-
Un an après ce premier cours, mes "taches" ont pris progressivement la jolie forme d'une goutte d'eau, mes traits sont plus sûrs, plus nets.
 
-
J'ai encore beaucoup à apprendre, beaucoup de chemin à parcourir, mais je prends toujours autant de plaisir lors des cours de calligraphie.
 
-
 
-
 
-
Le fait d'être concentrée pendant 3 heures, de faire le vide autour de soi pour ressentir le kanji que l'on souhaite écrire, et ainsi le représenter sur le papier, permet d'être zen, détendue.
 
-
Etonnement, la difficulté ne vient pas que de la technique, que l'on acquiert d'ailleurs au fur et à mesure, mais également de notre ressenti.
 
-
Par exemple, le kanji "la lune", qui est un astre que j'aime beaucoup, ne pas m'a donné beaucoup de difficulté, alors que j'ai eu beaucoup plus de mal à calligraphier "l'eau", qui semble pourtant plus simple d'un point de vue technique.
 
-
 
-
Ce qui est surprenant également, c'est que notre corps semble se souvenir de ce qu'il a appris au cours précédent, même si plus d'un moins s'est écoulé et que je n'ai pas l'occasion de travailler entre les cours.
 
-
Certains gestes reviennent avec plus de fluidité, un trait que j'avais travaillé et qui me semblait difficile à réaliser se trace "tout seul" au cours suivant.
 
-
 
-
La calligraphie est un art, mais également un état d'esprit.
 
-
Il faut savoir prendre son temps, ne pas être pressé, et avancer à son rythme en toute humilité.
 
-
C'est un art qui détend, et qui apporte beaucoup.
 
-
 
-
 
-
''Article paru le 03/09/2015''
 
-
 
-
 
-
'''*Marie''' (élève en cours de japonais et en cours de calligraphie chez Quartier Japon depuis février 2014)
 
-
 
-
[[Fichier:MARIE_09072016.JPG|250px|left|]|]] Marie nous fait part de son expérience de la calligraphie, à l'occasion de sa participation à l'un de nos ateliers d'été de création japonaise, en juillet 2016, comprenant une partie consacrée à la calligraphie.
 
-
 
-
Mon moment préféré : calligraphie. Je sors mon matériel pendant l'introduction générale ; j'écoute mais, comme je connais un peu, je commence à m'entraîner sur du journal. Moment drôle quand j'explique que je préfère protéger l'ensemble de la table avec du journal et que Mariko, un peu surprise, objecte que les enfants avec qui elle pratique n'en ont pas besoin.
 
-
Nous protégeons toutefois tous nos tables, par sécurité ; c'est bien entendu ce jour-là que mon journal sera impeccable, sans aucune tache (normal).
 
-
Nous nous entraînons directement sur papier japonais : d'abord l'appui en forme de goutte, puis la ligne horizontale, puis verticale, puis la courbe sur le côté.
 
-
 
-
Mariko a dessiné au tableau l'ordre des traits pour le kanji choisi : hoshi (étoile).
 
-
En plus de l'adaptation aux circonstances (la fête des étoiles), ce kanji me semble très bien choisi : il est spectaculaire mais, vu qu'il est composé essentiellement de lignes horizontales et verticales, peut-être plus accessible aux débutants.
 
-
 
-
Très rapidement, l'état d'esprit si particulier et propre à la calligraphie m'envahit : je me tiens plus droite, mes pieds sont posés sur le sol, bien enracinés mais sans tension, mes épaules plus relâchées.
 
-
Je fais quelques mouvements quand je sens une légère crispation : sans égoïsme, la calligraphie invite cependant à se recentrer sur soi.
 
-
Je suis également amenée à m'interroger : qu'est-ce que je veux dire avec cette étoile ?
 
-
 
-
Des souvenirs heureux me reviennent, je constate une fois encore à quel point la calligraphie est à la fois un exercice très guidé ET un moment d'expression personnelle au plus près de soi, dans une obligatoire sincérité.
 
-
Comme les samedis où je pratique, je pense à la légèreté ; si le trait n'est pas assez appuyé, il est trop fin, comme haché, vraiment pas agréable à regarder.
 
-
Mais, en voulant être sûre, bien appuyer, j'arrive à un trait là aussi haché, avec des brisures, voire je peine à décoller mon pinceau !
 
-
Et une fois encore je me dis que c'est une leçon de vie pour moi qui ai tendance à zigzaguer parfois entre ces deux extrêmes (légèreté et gravité), et je me dis aussi que je n'ai pas encore trouvé la véritable réponse.
 
-
 
-
Malgré tout, un grand calme m'envahit, je suis centrée, en harmonie avec moi-même, et à peine surprise quand Mariko explique que l'odeur de l'encre de Chine est faite pour détendre le calligraphe (j'ai toujours aimé cette odeur...)!
 
-
 
-
Leçon à nouveau : après une première calligraphie qui me satisfait plutôt, je suis un peu moins concentrée et rate mes deux essais suivants !
 
-
Ce n'est pas grave, je recommence, en pensant au premier trait sur le papier, décisif pour le résultat, un peu comme l'état d'esprit avec lequel on aborde chaque événement.
 
-
Pour la première fois, je tiens un petit pinceau pour signer : surprise, je n'arrive pas à écrire petit, ma signature est énorme !
 
-
 
-
Passé le sourire devant le ratage de mes premiers essais, je comprends que là aussi il y a un enseignement à découvrir, à comprendre : dans une réalisation, quelle est la place de notre individualité et celle de ce qui n'est pas nous ?
 
-
Je regarde le modèle donné par Mariko : la signature ne disparaît pas, elle est assurée mais à sa place, laissant les "feux de la rampe" au kanji réalisé.
 
-
Ou peut-être l'oeuvre est-elle l'union des deux?
 
-
 
-
''Article paru le 21/07/2016''
 
-
 
-
 
-
'''*Marianne''' (suite à son 1er cours de calligraphie chez Quartier Japon le jeudi 20 février 2020)
 
-
 
-
"Pour la première fois, j'ai participé à un cours de calligraphie avec Quartier Japon. Il s'agissait d'un cadeau ; seule je ne suis par certaine que j'aurai pris l'initiative de m'inscrire. La discipline demandée par la calligraphie me rebute. Sans cette opportunité, je n'aurai pas vécu cette expérience enrichissante !
 
-
 
-
J'avoue, je m'attendais à une initiation un peu bateau, le genre de truc sympa où tu passes un moment agréable puis tu repars avec ta feuille exhibée fièrement, et au bout du compte, tu apprends assez peu.
 
-
Ah, les préjugés !
 
-
Non seulement le professeur, Hideki san, s'est avéré pédagogue mais aussi très honnête, dissipant les illusions de grandeurs artistiques, souvent « vendues » aux amateurs de culture japonaise au rabais. Le cours accueillait des personnes de niveaux disparates dont des novices absolues (moi) sans que cela soit problématique, au contraire.
 
-
Je n'avais jamais tenu un pinceau pour de la calligraphie, cependant j'avais testé le sumi-e (peinture à l'encre de chine avec beaucoup d'eau) et j'avais assisté à des démonstrations de calligraphe japonaise lors de happenings parfois impressionnants. Il suffit de regarder des vidéos pour être touché par la fluidité et l'agilité du geste. Son apparente facilité masque des années d'étude et d'effort. Les arts et artisanats japonais présentent souvent une simplicité et rapidité d’exécution trompeuse. La virtuosité du geste s'acquière par une vie d'apprentissage qu'on oublie aisément lorsqu'on est spectateur, un peu comme lors d'une représentation de danse classique.
 
-
 
-
Participer à ce cours m'a permis appréhender la réalité de la calligraphie.
 
-
Je n'avais pas conscience avant de l'expérimenter, de sa dimension physique. Comme tout acte de peinture, elle génère une connexion particulière entre le cerveau et la main. Elle demande de réfléchir, de se servir de sa main, comme l'écriture, mais aussi de son poignet, de son bras, de son épaule et de l'autre main, pour se stabiliser.
 
-
 
-
Vous retrouverez l'intégralité de l'article - témoignage sur : https://etang-de-kaeru.blogspot.com/2020/02/initiation-la-calligraphie-japonaise.html?fbclid=IwAR16xEuLPF7ieg_O-8xhRfP_cJu76rv6xTSwEn1IFJg2bRKovgvcPWACr2U
 
-
 
-
''Article paru le 24/02/2020''
 
-
 
-
 
-
'''*Quelques astuces'''
 
-
 
-
Comment faire de la calligraphie, quand on n'a pas le matériel ?
 
-
 
-
Voici ce que m'avait proposé une calligraphe professionnelle, qui intervenait à l'époque auprès de l'Ambassade du Japon et de la Direction de l'UNESCO, quand son directeur était japonais.
 
-
 
-
D'autant quand on est débutant ou quand on veut faire découvrir la calligraphie pour un cours ponctuel à des enfants, il n'est pas forcément nécessaire de se lancer dans un investissement de matériel qui peut rapidement s'avérer onéreux.
 
-
 
-
Pour les pinceaux, on peut utiliser les pinceaux à bout rond souvent présents dans le matériel à disposition des enfants dans les écoles et les centres de loisir.
 
-
On peut également utiliser de l'encre de Chine ou de la peinture gouache délayée et une soucoupe, plus des pierres ou des objets lourds en guise de presse-papier.
 
-
 
-
Pour le papier, du papier journal découpé en feuilles fera l'affaire pour les exercices. D'ailleurs, cette calligraphe utilisait elle-même aussi le papier journal pour les exercices, tout comme ses confrères au Japon, en raison des propriété d'absorption de l'encre du journal proches de celles du papier à calligraphie.
 
-
Autre bienfait, cela permet de préserver les ressources et de valoriser le papier recyclé.
 
-
 
-
Pour les exercices suivants et pour les calligraphies finales, en guise de papier, on peut utiliser du papier blanc A4 standard.
 
-
 
-
Enfin, ne pas oublier de demander à l'avance aux participants, surtout s'il s'agit d'enfant, de ne pas porter leurs plus beaux et plus délicats habits et de se protéger éventuellement d'une blouse ou d'un tablier, surtout si on utilise de l'encre de Chine, car elle ne part pas, même à la machine !
 
-
 
-
 
-
''Article paru le 30/04/2020''
 
-
 
-
-----
 
=='''La calli - thérapie'''==
=='''La calli - thérapie'''==

Version du 29 décembre 2024 à 18:04

Qu'elle soit traditionnelle ou / et moderne, la culture japonaise nous séduit.

Pourquoi ? En quoi ?

Cette rubrique est là pour le dire.


Sommaire

La calli - thérapie

*Stéphane (Responsable de Quartier Japon)

Ensoo.jpg
Octobre 2020

Seconde vague de l’épidémie Covid 19, mise en place du couvre-feu parmi d’autres restrictions, impact sur les entreprises, sur les commerçants, sur au moins un proche autour de chacun : les conséquences de la crise sanitaire et systémique se rapprochent.

Tensions sociales et, au final à ce jour, surgissement de la barbarie en pleine de rue en Île de France, avec la décapitation d’un enseignant.

Le climat se tend et l’angoisse du présent et de l’avenir se renforce.

Insidieusement, même quand on tente de s’en défendre, notre corps se tend, nos sentiments se recroquevillent, notre capacité de jugement se restreint : nous sommes une éponge qui voit sa nature modifiée du fait de l’environnement dans lequel elle baigne.

Pourtant, nous avons cependant beau le savoir, essayer intellectuellement de ne pas suivre ce mouvement insidieux, point n’y fait ; nous ne pouvons qu’en constater les effets sur chacun d’entre nous.

Dans ce climat difficile, heureusement, la calligraphie japonaise peut nous aider à nous recentrer.

Depuis septembre, à l’occasion d’animation de différents ateliers autour de l’écriture du japonais et notamment de la calligraphie de son prénom, que j’anime à présent, chaque fois, cela a été l’occasion de vivre toute la force de la pratique de la calligraphie : quel excellent moyen pour aider chacun à faire retomber la tension en soi et à reprendre le contact avec son intégrité !

Au cours des ateliers, après un temps de présentation des différents systèmes d’écriture du japonais, puis de la découverte de la version de son prénom en katakana (syllabaire japonais servant notamment pour l’écriture de mots/prénoms non japonais), chaque participant s’essaye ensuite à la calligraphie de son prénom, en katakana.

Chaque calligraphie en amène ensuite une suivante, pendant environ 20-30 mn, chacune d’entre des calligraphies successives intégrant les conseils apportés pour essayer de réaliser une calligraphie finale « équilibrée », de laquelle se dégagera un sentiment de présence et d’harmonie.

Ce résultat, il est difficile à obtenir, d’autant que ce n’est, là, pas la volonté qui décide : c’est le corps qui agit et l’énergie qui circule au sein du corps, à travers le pinceau, jusqu’à se retrouver sublimée dans le trait de l’encre sur le papier.

Je ne suis là, à travers mon comportement et mes conseils, que comme un facilitateur, dont on prend, ou pas, ou peu, ou complètement, les conseils et suggestions que je propose aux participants calligraphes.

A la fin des ateliers, une fois les participants prêts à repartir avec leur calligraphie de leur prénom, qu’ils auront choisie comme la plus aboutie pour eux, tous nous sommes chaque fois pareillement surpris : quelle évolution dans leur calligraphie, en l’espace de seulement 20-30mn !

Chaque fois, cela aura été flagrant. Les personnes concernées, les premières, reconnaissent également qu’en même temps que les calligraphies dégageaient toujours plus d’harmonie et de présence, elles avaient ressenties en elles-mêmes, un sentiment de plus grande présence, une évolution intérieure.

D’ailleurs l’atmosphère de la pièce, dans laquelle se déroulent les ateliers, gagne elle-même en densité et bien sûr en calme. Une grande sérénité se dégage du lieu, des participants, de l’instant présent. Moi-même, je me sens empreint de sérénité, plus aligné et ancré dans l’instant présent.

Ainsi transformé en l’espace des 30mn – 2h que durent les ateliers, apaisé et confiant, je fais le lien avec les témoignages reçus des participants à nos cours mensuels de calligraphie : ces élèves, qui viennent depuis plusieurs années, et même ces nouveaux élèves suite à leur premier atelier de découverte, m’ont partagé tout ce que la pratique de la calligraphie leur apporte. L’une d’entre eux, je trouve, l’a particulièrement bien résumé dans cette formule : « la calligraphie, c’est un sorte de yoga de l’intérieur ».


Retrouvez ces différents témoignages dans nos articles : http://wiki.quartier-japon.fr/wiki/index.php?title=Culture_japonaise


Article paru le 19/10/2020


Les bienfaits de l'ikebana, la composition florale japonaise

  • Marie-Christine (pratiquante de l’ikebana chez Quartier Japon depuis 2010)


Jiyu-ka 092015.jpg
La réalisation d’un bouquet d’ikebana m’apporte paix, sérénité, recentrage, équilibre et joie.

Souvent, j’arrive fatiguée, stressée par la semaine de travail. Au cours de la pratique, un état de calme s’installe rapidement dans l’instant présent. Les soucis sont oubliés et l’Esprit se calme et apparaît en soi une nouvelle énergie. Les fleurs me donnent leur énergie, en rapport avec la nature. Je deviens les fleurs.

Le bouquet en soi n’a pas d’importance, mais c’est la pratique de recentrage, de silence, qui importe. Il y a passage de l’énergie des fleurs en soi, avec une ouverture du cœur. J’arrive en vide d’énergie et je repars pleine d’énergie.

L’état d’esprit dans lequel on réalise le bouquet est important. Il n’y a pas de compétition. Ce qui est important, c’est travailler régulièrement avec motivation.

Cette pratique nous sensibilise à une meilleure écoute de la nature et à son observation.

Le bouquet nous aide à passer une semaine sereine. Sa présence nous remplit de joie et nous rappelle l’état présent ainsi que l’impermanence (on suit l’éclosion des fleurs, des branches et son flétrissement). C’est un art de l’éphémère que chaque cours on renouvelle. Toute la philosophie zen s’inscrit dans cette pratique.

Le lien avec le Maître est important. C’est un guide qui nous oblige à nous questionner et à avancer avec les grades. Le disciple comprend intuitivement la leçon du Maître. L’ikebana est une leçon de vie. A partir du bouquet, on va découvrir un symbolisme. C’est un parcours de vie qui nous habite et qui devient indispensable, qui nous relie à la Nature, aux saisons, à l’Autre (rencontre avec d’autres amis, animés de la même passion. Amitiés durables).


Article paru le 02/03/2016


Les bienfaits de la peinture à l'encre japonaise, sumie

  • Chaque année depuis 2013, les membres du Dôjô Daikokuten participent à différents ateliers de présentation de la culture japonaise, chez Quartier Japon.

Le Dôjô Daikokuten a pour raison d’être de permettre à ceux qui le souhaitaient, de découvrir la pratique de l’Aikido de Sumikiri, une forme d’aikido mettant en avant le travail d’harmonisation de l’esprit, des animæ et du corps du pratiquant.

Dans ce cadre, Erwan – membre participants aux ateliers culturels depuis plusieurs années, a découvert la peinture à l’encre sumié.

Il nous fait partager son expérience, à travers son témoignage.

SUMIE ERWAN 062017.jpg
« Je ne sais ni dessiner ni peindre. Et à vrai dire, je n’aime pas trop ça.

Enfin, c’est ce que je croyais avant d’essayer le sumi-e avec Quartier Japon.

Je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis découvert une âme d’artiste, mais j’ai particulièrement apprécié cette séance d’initiation. C’est très différent de ce que j’avais pu essayer jusqu’alors, ce que j’appelle la peinture « occidentale » : addition de couleurs, de couches, de retouches…

Grâce à l’équipe de Quartier Japon, qui a su nous mettre à l’aise, en quelques minutes, un pinceau à la main et c’était parti !

Immédiatement, la concentration, le calme, la respiration.

Ici, chaque geste est sincère, vient du cœur, du centre.

Le sentiment de détente est presque immédiat, toute l’attention est focalisée sur l’instant.

Un peu de technique, mais pas trop. Surtout de l’émotion, de la spontanéité. Un peu d’encre de chine, un peu d’eau, et les premiers motifs apparaissent sur la fine feuille de riz. Fierté ! Ça ressemble à quelque chose, ça ressemble même à ce que je voulais ! Si rapidement, c’est encourageant.

Je continue donc et le geste devient vite assuré. Oh, ce n’est pas encore parfait, loin de là, mais c’est vibrant, ça a presque un côté magique.


SUMIE ERWAN 062017 2.jpg

Après deux heures et une première œuvre, je ressors de la séance calme et serein. Je n’ai pas vu le temps passer. Juste le temps d’admirer le travail de mes amis, d’échanger sur nos ressentis, et je me promets d’en refaire.

Même tout seul : ce n’était pas si compliqué, et ce n’est pas tant le résultat que le ressenti lors de la pratique qui compte.

Dans notre monde qui accélère sans cesse, juste deux heures à donner le temps au temps, à prendre le temps de faire un mouvement, à ne pas « mitrailler » comme on prend des photos en rafale, mais préparer, ressentir, visualiser et quand on est prêt, faire le geste.

Un seul geste, mais le bon.

Deux heures ainsi, hors du temps ; que c’était bon !

Merci à Quartier Japon, merci à notre professeur de nous avoir proposé cette activité, et merci à tous ceux qui étaient là pour ce moment partagé.

Quant à vous, si vous n’avez jamais essayé, prenez le temps de le faire, vous ne pourrez pas le regretter !

Erwan

Article paru le 31/07/2017


Furoshiki - l'emballage tissu japonais et quelques astuces

*Stéphane Paumier (42 ans)


Hira zutsumi 2.jpg

Le furoshiki est un carré de tissu dont les Japonais se servent depuis fort longtemps pour emballer toutes sortes d’objets. Utilisé pour transporter des objets de tailles et de formes diverses dans la vie quotidienne, le furoshiki sert également à emballer les cadeaux comme l’argent que l’on souhaite offrir.

« Tsutsumu » (包む), en japonais signifie envelopper, emballer. Le kanji « 包 » représentant un bébé dans le sein de sa mère, protégé par celui-ci, « Tsutsumu » est employé fort logiquement dans le sens d'envelopper des objets pour les protéger et ainsi éviter de les abîmer. Les objets ainsi enveloppés d’un furoshiki sont physiquement protégés et, par là-même, respectés.

Au-delà, l’utilisation d’un furoshiki permet également de respecter la personne à laquelle est destiné l'objet enveloppé d'un furoshiki, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un cadeau. Les Japonais ont en effet pour habitude de ne pas déballer les cadeaux en présence des personnes qui les leur offre. Le furoshiki est ainsi l’un des symboles de la discrétion si caractéristique des Japonais. Cette discrétion traditionnellement ancrée dans le comportement de chacun d’entre eux, qui les incite tout autant à ne pas faire étalage de leurs possessions qu’à ne pas afficher directement leurs sentiments.

Eco furoshiki.jpg
Au-delà, le furoshiki est également un véritable vecteur de communication, au sens où la matière, les motifs, la ou les couleurs utilisée(s), le type d’emballage et les nœuds réalisés sont autant d’éléments de communication importants entre la personne qui utilise un furoshiki et la personne à laquelle est destiné l’objet ou le cadeau ainsi emballés. Le choix des couleurs et des motifs, notamment, sont fonction de la saison et de la circonstance, …, tout comme pour le kimono et la ceinture obi.

De nos jours, le furoshiki est devenu un accessoire vestimentaire au même titre qu'un sac ou des souliers, dont la matière, les couleurs et les motifs sont choisis suivant les occasions. Le furoshiki est en outre devenu un objet de création artistique doté d'une véritable valeur esthétique, par l'originalité et la qualité de la composition de ses couleurs et de ses motifs, traditionnels et contemporains.

Mais ce qui permet surtout au furoshiki de redevenir au goût du jour, au Japon comme dans d’autres pays, c’est bien avant tout son aspect écologique de produit réutilisable, qui permet de limiter l’usage de sacs jetables et plastiques.


Article paru le 16/01/2012

*Quelques astuces

Comment confectionner son propre furoshiki ?

On peut avoir envie de pratiquer l'emballage tissu japonais et de le faire découvrir autour de soi, mais on n'a pas de furoshiki et ceux présentés dans le commerce peuvent être plutôt chers et de qualité médiocre, sans parler des motifs qui ne correspondent pas à nos aspirations.

Pas de soucis, d'autant plus si on a une âme de couturière ou de couturier !

Il suffit d'avoir un carré de tissu, environ 66 cm x 66 cm, en coton peu épais ou toute autre matière qui permettra de bien marquer les plis et de conserver les nouages sans que le tissu ne glisse. J'insiste sur le fait qu'il faut que le tissu ne soit pas épais, au risque, sinon, de ne pas avoir la souplesse suffisante et nécessaire pour les pliages et les nouages. Si le tissus est imprimé ou/et de couleurs différentes sur le recto et sur le verso, c'est bien sûr un plus ; l'effet sera plus joli. Mais ce n'est pas indispensable.

Il suffit ensuite d'ourler le tissu sur les côtés et ne pas laisser de frange. Et la partie est jouée ; on obtient son furoshiki original à moindre coût !

Article paru le 30/04/2020


Origami - le pliage du papier

Stéphane Paumier (42 ans)

Dragon en origami.jpg

L’origami est l’art du pliage traditionnel japonais. Le mot origami vient du verbe japonais « oru » (plier) et du mot « kami » (papier).

A partir d’un carré de papier, toutes sortes d’objets peuvent être réalisées, jusqu’à des œuvres très élaborées nécessitant de très nombreux pliages et plusieurs feuilles.

Le papier utilisé peut être de couleur uni ou dégradée ou un joli papier, chiyogami, décoré de motifs traditionnels japonais. En fait, tout papier se prête à l’origami, puisque il existe des origami réalisés à partir de tickets de métro, de billets de 1 000 ¥ ou 10 000 ¥ et même, actuellement, de papier toilette.

L’origami, jeu très évocateur de l’enfance pour de nombreux Japonais, est une activité ludique aussi bien auprès des enfants que des adultes, qui permet assurément à chacun de se détendre et de s’amuser tout en créant de petits objets décoratifs et utiles dans la vie quotidienne (repose baguettes, boîte à gâteau…).

Naturellement, les Japonais connaissent deux ou trois origami très populaires auprès des enfants, parmi lesquels la boîte, la grenouille ou la grue japonaise « tsuru », très importante pour le Japon car synonyme de longévité et de fidélité. Une légende dit même « Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé. »

Tout est réalisable en origami, y compris les objets les plus modernes. La technique de l’origami est même reprise actuellement et a des applications en chirurgie, dans la recherche spatiale et pour expliquer des principes complexes de mathématiques…

Article paru le 16/01/2012


Les bienfaits de l'origami et quelques astuces

L’origami, le pliage du papier japonais, est bien connu et même pratiqué par de nombreux enfants et adultes en France. Même parmi les plus de 70 ans, ils sont beaucoup à connaître et même à pratiquer l’origami. Grâce à leurs enfants et à leurs petits-enfants, mais aussi parce qu’ils ont eux-mêmes pratiqué l’origami pendant leur carrière ou encore quand ils étaient enfants, dans les années 50.


Origami recyclé - site.jpg
  • L’origami, un soin de support en milieu hospitalier.

C’est ce que j’entends fréquemment plusieurs fois par mois, à l’occasion de nos animations au sein de l’Institut Gustave Roussy, dans différents services de cet établissement internationalement réputé dans le traitement du cancer.

Un mardi en 2018, je me souviens particulièrement de ces différents femmes venues pratiquement les unes à la suite des autres le même jour, qui ne se connaissaient pas et qui m’ont toutes dit la même chose : pendant la phase du traitement, la pratique de l’origami les a aidées à certaines périodes quand elles étaient au creux de la vague.

Quand il était devenu difficile pour elles de supporter leur traitement et l’incertitude, faire de l’origami leur a permis de s’occuper l’esprit. Tout en faisant quelque chose de leurs mains, elles étaient obligées d’être concentrées sur les pliages et ainsi trouvaient un dérivatif qui leur permettait de penser à autre chose.


  • Une autre surprise, dans d’autres services hospitaliers.

Toujours dans des services hospitaliers, dans lesquels se rendent nos intervenantes depuis 2012, les effets bénéfiques de la pratique de l’origami ont été remarqués par l’équipe médicale et soignante. Alors que des activités ludiques avaient été initialement organisées, au début de l’été, dans les services de psychiatrie adulte et de toxicologie pour divertir les personnes hospitalisées, plusieurs médecins et médecin chef avaient alors été surpris d’en constater les effets bénéfiques sur les patients.

• D’une part, les personnes ne tremblaient pas pendant qu’ils pratiquaient l’origami, alors que leur maladie et leurs traitements font qu’ils tremblent sans cesse, ce qui est invalident et contribuent à ce qu’elles aient une mauvaise image d’elles-mêmes.

• D’autre part, elles étaient capables de rester concentrer sur ce qu’elles faisaient pendant la durée de l’atelier, 1h30 environ, alors que cela leur est habituellement difficile.

Depuis, les ateliers d’origami sont reconduits à plusieurs périodes de l’année, dans différents services du groupe hospitalier Lariboisière – Fernand Widal.


  • Auprès d’autres populations, l’origami est également bénéfique.

• Auprès d’enfants, la pratique de l’origami aide là aussi les enfants à se concentrer et à se recentrer. En même temps qu’ils créent quelque chose concrètement de leurs mains, cela leur permet d’avoir un cadre le temps de l’atelier. Cela peut ainsi aider certains à se poser. Cela peut aussi les aider à conceptualiser les choses, à savoir que face à leur carré de papier, ils n’ont pas forcément la représentation de ce que cela deviendra une fois les pliages terminés. D’autant qu’ils n’ont pas forcément non plus l’idée de la décomposition en différentes étapes de pliages, afin de parvenir à obtenir l’objet terminé.

• Egalement auprès de personnes âgées, dans différentes structures d’accueil, comme des EHPAD. Car cela aide les personnes à se concentrer et à maintenir une mobilité fine de leurs mains.

Moi qui avais de l’origami une image un peu simpliste, je me rends ainsi mieux compte de tous ses bienfaits. Je suppose d’ailleurs, qu’il y en a bien d’autres !


Origamis recyclés - site.jpg
  • Petits conseils pour fabriquer soi-même ses feuilles d’origami.

Pour finir, les conseils d’une cadre de santé de l’hôpital La Pitié Salpêtrière :

Avec les participants à mes ateliers organisés à l’hôpital, nous fabriquons nous-mêmes nos feuilles d’origami, à partir de papier recyclé.

1. Avec du papier kraft ou de grandes enveloppes ou du papier d’emballage cadeaux, car ils sont fins, nous réalisons un carré, que nous découpons avant de réaliser, avec, notre origami. Vous pouvez faire, d’un grand carré, un grand origami !

2. Nous choisissons le papier en fonction de l’origami que nous voulons réaliser ou nous choisissons le modèle d’origami en fonction du papier à disposition. Par exemple, avec un papier kraft marron, qui rappelle les dunes de sables, nous créons un chameau ou d’autres choses du désert.

3. Les personnes, notamment les jeunes enfants, seront aussi ravis de décorer et colorier eux-mêmes les feuilles d’origami qu’ils auront créées. Soit avant de commencer les pliages, soit une fois l’origami réalisé.

Cela permet de pouvoir toujours faire de l’origami, dès lors que l’on a du papier avec soi, même du papier journal ! Ce qui permet encore de valoriser le papier : même déjà utilisé une première fois pour une finalité définie, il peut resservir pour autre chose !


Article paru le 30/03/2020